Interprètes de la mythologie, pourquoi dites-vous qu’elle ne voilait que la marche des astres, et les lois de la nature matérielle et corruptible ? Quelle proportion y aurait-il là, entre la figure et la chose figurée ?
L’Omniscience de la Lumière n’est pas une allégorie, une mythologie, elle est ce qui supporte toutes les allégories et toutes les mythologies.
L’allégorie n’est-elle pas inutile quand elle est supérieure à son objet ? Ne cesse-t-elle pas d’être allégorie ? Oui, alors elle est puissance, et elle agit à force ouverte.
Elle est l’essence même de toute chose. Les allégories est les mythes tentent de la démontrer mais les mots n’ont aucun sens quand il s’agit de comprendre!
Encore si vous vous étiez élevés jusqu’aux principes actifs de la nature, dont la connaissance et l’emploi doivent rester ignorés du vulgaire !
Celui qui n’a pas ressenti la Lumière le traverser, est comme un aveugle ne pouvant saisir la couleur ou un sourd ne pouvant saisir l’harmonie sonore.
Mais un nouvel obstacle s’éleve : la mythologie et la physique seraient en litige.
Il faut que la mythologie soit l’allégorie de la physique car la lumière mythologique n’est que la forme pensée de la Lumière omniprésente.
La mythologie, pour être admissible, devrait au moins se reposer sur les principes actifs de la nature ; et la physique ne veut point de ces principes ; et elle veut tout former par des agrégats.
En étudiant le livre de la Nature et le livre de l’Homme nous étudions aussi la mythologie.
Tandis que s’il n’y a qu’une unité, avec quoi parviendrait-on à l’agréger ?
Ce sont nos moyens pour se rapprocher de la Nature Essentielle qu’est la Lumière. Mais l’étude n’est qu’un moyen afin de la comprendre, la comprendre afin de la saisir, la saisir afin de l’expérimenter.
Mythologie, physique, vous ne pourrez vous concilier qu’en abandonnant chacune votre systeme, et en vous élevant ensemble à un degré plus simple, où vous trouveriez chacune la clef de votre temple.
La Lumière traverse la Nature, l’Homme et l’Univers voilà la physique, voilà la mythologie.
Quand vous l’aurez trouvée, usez-en encore avec prudence. Toutes les altérations tiennent à la source putréfiée : toutes les rectifications tiennent à la source pure.
Ne saisissez rien, ne retenez rien, ouvrez-vous Elle vous pénètre déjà.
Sans le coup d’oeil supérieur, comment appliquerez-vous donc vos principes ?
Du supérieur vers l’intérieur, de l’intérieur vers le supérieur.
Que faites-vous, doctes ignorants, quand vous nous peignez les lois de la formation du monde ?
Ne gardez point ces lois dans votre esprit, cessez d’expliquer, laissez cette Lumière vous imprégner.
C’est avec la mort que vous composez la vie ; vous prenez toute votre physique dans les cimetieres.
Cette Lumière est mouvement, activité, c’est la vie en soi.
De quoi vos cabinets de science sont-ils remplis ? De squelettes et de cadavres, dont vous avez soin de bien conserver la forme et les couleurs, mais dont le principe et la vie sont séparés.
Le principe de la vie c’est la Lumière, la résultante du mouvement.
Votre pensée ne vous dit-elle pas, qu’il y a une physique meilleure que celle-là ; et que c’est celle où on ne s’occupe que des principes, et d’où les corps morts sont éloignés ? Mais non, vous avez porté ce coup d’oeil mort et destructeur, sur tous les objets de vos spéculations.
Seul l’Esprit et le Coeur sont aptes à prendre conscience de la lumineuse réalité qui les traverse.
Vous l’avez porté sur la base du rectangle isocele que vous avez cherché à connaître, parce que vous avez trouvé des rapports matériels entre ses résultats et les résultats de ses côtés ; tandis que le nombre et le vrai rapport de cette base ne nous seront jamais confiés, attendu que si nous les connaissions, nous pourrions créer des esprits.
Comprendre c’est prendre avec, c’est prendre en soi, saisir en soi. Ouvres-toi!
Ne vous suffit-il pas de calculer la base à deux centres qui a osé tenter de l’imiter, et qui ouvre à la fois une source inépuisable à vos larmes, à votre intelligence et à votre admiration ?
Il ne s’agit pas de savoir, mais de connaître pour comprendre dans l’admiration.
Vous l’avez porté, ce coup d’oeil destructeur, sur un sujet bien plus près de vous, puisque vous l’avez porté jusques sur la parole. Faculté suprême et distinctive, tu n’es plus pour eux que le fruit de l’accumulation des signes sensibles. Les langues ne sont plus pour eux qu’un agrégat, au lieu d’être l’expression et le fruit de la vie même.
La parole de n’est qu’un pâle reflet de la Parole qui nous traverse, cette vibration son et lumière peut cependant se transposer dans la parole de l’Homme Esprit.
Aussi n’en cherchent-ils pas l’origine ailleurs que dans nos rapports élémentaires ; tandis qu’on leur a enseigné hautement que la Parole avait été nécessaire pour l’institution de la parole.
Nous ne sommes que le reflet amenuisé de ce que nos voiles nous empêchent de manifester.
Tandis qu’ils voient par quelle voie les enfants apprennent les langues, et qu’il n’y a qu’une loi qui se prête et se mesure à tous les besoins et à tous les âges. Matiere, matiere, quel funeste voile tu as répandu sur la vérité !
Les voiles sont épais et lourds afin de cacher la lumière. Un à un nous les enlèverons afin de resplendir.
La parole n’est venue sur la terre que comme par renaissance ; elle avoit d’abord été réduite pour nous.
Il est possible, en se dévoilant, de briller comme l’étoile du matin.
Elle ne pouvait renaître que par semence comme les végétations ; mais il falloit qu’elle eût fourni d’abord son propre germe, pour pouvoir ensuite produire ses fruits parmi l’espece humaine.
La Lumière ne s’est pas affaiblit en s’incarnant, c’est la coque de l’Esprit de l’Homme qui s’est épaissit.
Écroulez-vous, échafaudages des sciences abusives ; réduisez-vous en poussiere : vous ne pouvez tenir contre le moindre principe lumineux.
Détruisez tous vos concepts, toutes vos croyance , ouvrez votre Esprit et votre Coeur afin de saisir cette Lumière Omnisciente, elle vous traverse déjà.